ReviewC'est de tous les disques québécois de ce mois-ci mon préféré. Autant parce que Lougarou réussit à nous redonner, à sa manière, d'une façon vive, originale, à la fois classique et rock, certains des plus beaux airs de cet héritage trop souvent méconnu ou malmené qu'est notre folklore, que parce que, pour une fois (chose rare chez nos groupes), les voix de Lougarou sont colorées, riches et savoureuses. Jamais, depuis les Karriks, je n'avais entendu de si belles versions de chansons de folklore, mis à part celles de « Ah! toi, belle hirondelle », par Louise Forestier et « La complainte de mon frère », par Philippe Gagnon, toutes deux reprises ici. D'une certaine façon, Lougarou va encore plus loin que les Karriks dans le renouvellement de certaines chansons, puisqu'on rencontre dans leurs interprétations de longs soli rock qui peuvent déconcerter (qui feront sans doute grincer des dents le puriste trop souvent tenant d'un folklore ennuyeux et empoussiéré) mais arrivent, au bout de quelques écoutes, à nous convaincre qu'en fin de compte, les grands airs de folklore sont éternels. Si l'on peut reprocher à Lougarou de "vulgariser" le folklore, on ne peut, en revanche, lui reprocher de le rendre accessible à toute une nouvelle génération à laquelle on reproche de parler si mal ou de ne plus savoir écrire. Qui reproche encore à Léo Ferré d'avoir mis en musique les grands poètes, puisqu'il a ainsi contribué à les faire connaître ? Parmi les autres titres qui m'ont particulièrement séduits, « La Belle Françoise », « Dis-moi Charles » et bien sûr « À la Claire Fontaine ».
Un excellent long-jeu.
Michel Chevrier, Mainmise no. 68, mars 1977, page 11
ReviewIl s’agit du premier 33 tours d’un nouveau groupe qui porte le nom de “Lougarou".
Les habitués de La Casanous les connaissent sûrement très bien puisqu'ils y donnent des spectacles assez régulièrement. Encore dimanche dernier, ils y ont présenté deux supplémentaires, la demande étant trop forte pour ce qui avait déjà été prévu.
On a l’habitude des nouveaux groupes depuis deux ou trois ans. En fait, depuis l’énorme succès de Beau Dommage, il en pleut à chaque mois. Peu restent toutefois, parce que peu apportent vraiment quelque chose de neuf, d'original à la chanson. Les uns copient les groupes anglais surtout, Genesis plus particulièrement. Les autres, comme c’est le cas depuis quelque temps, se lancent dans l'interprétation ou la rénovation de la musique traditionnelle.
Lougarou, c'est un petit peu les deux. Ils interprètent des chants traditionnels arrangés à leur façon, c'est-à-dire à l'anglaise. La tentative n'est pas très concluante. Elle a déjà été faite, en beaucoup mieux réussi. On pense à Louise Forestier, entre autres, et à sa très belle interprétation de «Ah! Toi, Belle Hirondelle» et à Beau Dommage aussi qui a fait, à son spectacle du printemps dernier, des arrangements exceptionnels avec “Les trois hommes noirs”, une vieille chanson française.
Habituellement, quand on “revampe" une chanson de folklore, on l’interprète avec à peu près le feeling original sauf qu’on rajeunit l'environnement de la chanson. Lougarou, lui. ne fait pas ça. Il met la hache dans la chanson originale et repart complètement à zéro. D’un côté le texte, de l'autre la musique. On met de la guitare électrique là-dessus, des petits solos à l’anglaise et on chante ça carrément en rock, avec des lalala et tout le tralala. Ça donne des choses à peu près comme ceci: dans "La Partance", vous entendez un couplet comme celui-ci “ La belle se dévire, a s’écrie à tous les saints, a s’écrie en larmes la mort de Jésus-Christ qu'à matin j’étais veuve, qu'à soir j'ai deux maris” au beau milieu de gentils petits solos de guitare fuzz. Imaginez la même chose avec “La Complainte de mon frère”, “Ah! Toi. belle Hirondelle" et “A la Claire Fontaine”.
On peut faire des chansons de folklore comme les Cailloux, Louise Forestier, Jocelyn Bérubé, Le Rêve du Diable ou encore il y a l'autre solution. On peut faire avec le folklore ce que Dalida a fait au "Petit Bonheur” et ce que Patsy Gallant a fait à « Mon Pays ».
Pierre Beaulieu, La Presse, samedi 12 février 1977, page E 4
Le coup de tonnerre Bécaud surprend moins qu’il y a deux ou trois ans, mais il crée encore beaucoup d’effet. Sur ce disque (PAM 67006), le chanteur a encore beaucoup à dire, il donne d’une façon toute neuve ses premiers "hits" ("La ballade des baladins", "Mes mains") mais il lance aussi de très jolies choses nouvelles "Ran-Tan-Plan", "Si je pouvais revivre un jour ma vie"). Claude Gingras, La Presse, mardi 10 mars 1959, page 25
Télé-Radiomonde, 24 septembre 1966 : "DE LA CHANSON, EN V’LÀ! - R.C.A. Victor lançait sur le marché la semaine dernière, "Succès de Route 850, ” un microsillon de nouvelles chansons interprétées par Jen Roger."
Télé-Radiomonde 18 juin 1966 : "La carrière de Jen Roger se poursuit comme elle avait débuté, il y a X années. Les adolescentes qui l’ont alors porté aux nues ont vieilli avec lui (je ne parle, bien sûr,que du calendrier) et lui sont restées fidèles. Jen Roger comme tous les chanteurs populaires qui ont défié le temps, verse dans un répertoire dont les chefs de file sont “ Malgré tes serments ” , “ Les blés lourds ” et autres “ Il faut que tu reviennes. ” Pierre Nolès, Georges Tremblay et Roger Pilon, on ne peut plus dans la note! ( “ Jen Roger. . . Monsieur Banco ” – étiquette RCA Victor)"
Pour son premier enregistrement, Louise Poulin y va carrément : rien que du Vigneault, avec pour l’accompagner Gaston Rochon, mieux connu pour diriger l’ensemble qui accompagne Vigneault. C’est plutôt impressionnant. Et pour un début, c’est plutôt ambitieux. Au point qu’on ne sait plus bien que penser. Quand on a entendu Monique Leyrac chanter « J’ai pour toi un lac » ou la chanson-thème des « Beaux dimanches », on remarque les ressemblances. Et on n’échappe pas aux différences. Je comprends mal, pour ma part, un pareil choix et qu’une débutante risque aussi gros au jeu dangereux des comparaisons. Parfois on songe à Gaétane Létourneau. Parfois aussi (c’est forcé) à Monique Leyrac. C’est à d’autres moments terriblement incertain ou encore bizarrement interprété. Et même si le choix qu’a fait Louise Poulin est fort beau, je doute qu’on puisse vraiment se rendre compte de sa valeur avec ce premier enregistrement. Il faudrait savoir comment Louise Poulin sait créer une chanson… René Homier-Roy - Le Petit Journal - Semaine du 2 octobre 1966
C’est un des très bons disques qu’on a publiés ici cette année. Lucille Dumont interprète (à ravir) des auteurs-compositeurs canadiens. De ceux qui sont les plus jeunes, les plus talentueux : Stéphane Venne, Michel Conte, Blanchet, Vigneault. Autour de ces chansons qui racontent quelque chose, des musiques pour la plupart très belles, et quelques-uns des plus beaux arrangements que j’aie entendus sur un disque canadien. Les plus belles de ces belles chansons : « Les machines » de Michel Conte, « La peau noire » de Jacques Blanchet, « Sous le manteau d’Arlequin », de Stéphane Venne et le merveilleux « Pour toi » de Michel Conte, que Lucille Dumont chante comme on rêve d’entendre chanter cette chanson-là. C’est un disque qu’il faut acheter, et qu’il faut écouter en entier, souvent. Le disque est dans une très jolie pochette, malheureusement enlaidie par un lettrage qui ne lui convient pas tout à fait. Mais elle est tout de même très bien, la pochette. Et puis, si on ne l’aime pas, on n’a qu’à fermer les yeux en écoutant le disque. Parce que le disque, on ne peut pas ne pas l’aimer beaucoup.
René Homier-Roy - Photo-Journal, semaine du 13 au 20 octobre 1965
Il est dommage que les plus belles réussites artistiques passent souvent inaperçues ! Faute de publicité ? C’est là, dans quelques coins, et personne ne le sait trop… le public n’est pas au courant. Alors que tout près, à coups de flash, des insanités passent la rampe et courent les rues. Je pense à ce microsillon de Lucille Dumont : son nouveau, son récent, celui que nous attendions depuis si longtemps. Eh bien il est là, à l’étalage et qui le savait ? Combien d’exemplaire a-t-on écoulés depuis quinze jours, soit depuis qu’il est en vente sur le marché ? Je savais qu’il allait paraître. Alors « ne voyant rien venir », je suis allé à l’assaut. Et chez un disquaire, entre deux rayons de chansons aussi idiotes que les enregistrements qui les sonorisent, je l’ai trouvé, là, comme une perle dans de la broussaille. Aucune publicité, aucun lancement, aucune réclame, rien ! Alors que pour des « numéros de hit parade » on sonne le clairon, on lève son verre, on se réuni sous les projecteurs… C’est dommage ! Mais il n’est pas trop tard pour réparer !
Voilà, Lucille Dumont a enregistré un microsillon de chansons uniquement canadiennes pour l’étiquette Adagio. Des chansons très belles de Michel Conte, Pierre Calvé et Jacques Blanchet. La voix de la grande interprète est plus douce, plus belle, plus émotive, plus prenante que jamais. C’est du prestige de velours, du professionnel, de la perfection. L’enveloppe a également très bon goût dans toute sa sobriété. La musique d’orchestre et le son de première. Et le tout représente un quart de siècle de travail de recherche, des conscience professionnelle, d’amour… Le tout c’est Lucille Dumont, une diseuse exceptionnelle et digne de tout ce que la France a conçu depuis vingt ans et plus. Il faut écouter ce disque, le prêter à ses amis, l’acheter, l’entendre, le conserver ! C’est un exemple, une leçon, une fleur artistique, une histoire.
Phil Laframboise - Télé-Radiomonde - 7 décembre 1963
Malgré son titre, ce microsillon n’a pas été enregistré à l’Olympia, bien qu’il réunisse des chansons qui figuraient au dernier tour de chant que Distel a donné au célèbre music-hall parisien. Ces chansons très variées (ballades sentimentales, textes spirituels, morceaux sud-américains) sont signées de noms fameux et divers (Brassens, Brel, Trenet, Aznavour, Bécaud) mais toutes conviennent parfaitement au tempérament souple du jeune chanteur. Orchestre et enregistrement fort brillants !
(Claude Gingras, La Presse, samedi 12 octobre 1963, supplément 1, page 10)
Il est bien évident qu'il s'est passé quelque chose... Jen Roger chante décidément mieux qu'autrefois ou plutôt, disons qu'il chante moins mal, car il a encore du travail à faire. Mais déjà, sur ce nouveau disque composé en majeure partie de traductions de succès américains, il y a une très grande amélioration — dans la diction, dans la façon de poser la voix, dans la façon de chanter, quoi ! — preuve que tout n'était pas désespéré, comme auraient pu le faire croire les précédents disques du chanteur est-montréalais.
Que s'est-il passé au juste ? ,len Roger a-t-il — enfin — suivi des cours ? A-t-il écouté de bons chanteurs, de bons disques ? Est-ce l'entourage de cet excellent musicien qu'est Armand Migiani et son orchestre et l'atmosphère de Paris où ce disque a été enregistré ? Ou bien, est-ce tout simplement que notre Jen Roger a été à son tour, touché par le "miracle" qu'il a déjà chanté...
(Claude Gingras, La Presse, samedi 14 septembre 1963, supplément 1, page 13)
A1. I GOT A WOMAN (Ray Charles)
A2. GLAD ALL OVER (Roy C. Bennett, Sid Tepper, Aaron Schroeder)
A3. I JUST DON'T UNDERSTAND (Kent Westberry, Marijohn Wilkin)
A4. SLOW DOWN (Larry Williams)
A5. DON'T EVER CHANGE (Gerry Goffin, Carole King)
A6. A SHOT OF RHYTHM AND BLUES (Terry Thompson)
A7. SURE TO FALL "In love with you" (Carl Perkins, Quinton Claunch, William Cantrell)
B1. NOTHIN' SHAKIN' (Diane Lampert, Jack Cleveland, Eddie Fontaine, Cirino Calacrai)
B2. LONESOME TEARS IN MY EYES (Johnny Burnette, Dorsey Burnette, Paul Burlison, Al Mortimer)
B3. SO HOW COME "No one loves me" (Boudleaux Bryant, Felice Bryant)
B4. I'M GONNA SIT RIGHT DOWN AND CRY "Over you" (Joe Thomas, Howard Biggs)
B5. CRYING, WAITING, HOPING (Buddy Holly)
B6. TO KNOW HER IS TO LOVE HER (Phil Spector)
B7. THE HONEYMOON SONG "Bound by love" (Mikis Theodorakis, Emma Samson)
En fait, il s'agit de la réédition du LP "Show biz" (1962, Vénus, VL 315) à laquelle on a ajouté son succès "Les vieilles maisons" et on a enlevé "L'homme aux guenilles".
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In fact, this is the reissue of the LP "Showbiz" (1962, Vénus VL 315) to which was added the success "Les vieilles maisons" and was removed "L'homme aux guenilles".
Cast :
Jesus Christ : Ted Neely
Judas Iscariot : Carl Anderson
Mary Magdalene : Yvonne Elliman
Pontius Pilate : Barry Dennen
Caiaphas : Bob Bingham
Simon Zealotes : Larry T. Marshall
King Herod : Joshua Mostel
Annas : Kurt Yaghjian